Biologiste de formation, Mélanie Poirier travaille au sein du Comité ZIP, un organisme environnemental de concertation qui vise à favoriser des initiatives locales de protection, de restauration, de conservation et de mise en valeur du territoire aux Îles de la Madeleine.
Jeune femme douce, au tempérament calme et posé, Mélanie vit en harmonie avec la nature qui l'entoure. Ici l'oeil ne rencontre aucun obstacle. L'horizon est illimité. C'est justement ce qui séduit Mélanie. Pour elle, la mer et l'horizon à perte de vue font parties du territoire. Quel grand terrain de jeu finalement !
Comme beaucoup de jeunes Madelinots, Mélanie a quitté les Îles d'abord pour les études, ensuite pour les voyages. Mélanie et son conjoint, Bruno Savary, ont sillonné les routes de la campagne québécoise à vélo, allant de fermes en fermes et travaillant en échange du gîte et du couvert. C'est ce qu'on appelle du wwoofing. Après quelques temps à voyager, l'envie de se poser les a menés aux Îles. Ce qui devait durer un été s'est prolongé. De fil en aiguille, de contrat en contrat, ils ont décidé de s'y établir définitivement.
« On avait l'impression de toucher ici une qualité de vie qui peut être plus difficile à trouver ailleurs. Cette proximité avec l'environnement pour nous était essentielle. »
- Mélanie Poirier
Son terrain de jeu et d'études est à deux pas. Elle apprécie la possibilité de passer entre les obligations du quotidien et les activités de plein air en un clin d'oeil. Elle en a besoin, tout comme de jouer dans la terre et de regarder son jardin pousser, en harmonie avec les insectes qui y vivent. La vie en quelque sorte la fascine. Comme elle le souligne si bien, aux Îles le beau est toujours là, à la portée de tous ; il suffit de prendre le temps de s'y arrêter, car on a tendance à l'oublier lorsque l'on est natif de l'archipel. Animatrice de scouts, elle organise des activités de camping avec de jeunes adolescents sur l'archipel. Ça les dépayse carrément ! Un jour, lors d'une excursion, un jeune s'est exclamé : « Wow, c'est tellement beau ! J'en reviens pas qu'on vive ici ! »
Ce genre de commentaire, c'est sa récompense.
L'archipel est un territoire d'études idéal en raison de l'échelle de sa dimension. Si cette réalité le rend plus vulnérable, c'est aussi ce qui fait que nos actions sont rapidement vérifiables.
Mélanie s'intéresse aux projets qui portent sur la protection des milieux naturels fragiles et l'érosion côtière. Depuis plusieurs années, l'archipel doit composer avec des enjeux importants dans certains secteurs des Îles. Le recule côtier est lié à des phénomènes naturels qui s'intensifient, mais aussi à l'activité humaine qu'il est encore possible de modifier.
« Un territoire aussi fragile et contigüe nécessite évidement que l'on adapte nos activités et nos comportements à sa réalité. C'est certain qu'il y a un coût à l'insularité et il en va de notre responsabilité de composer avec de manière responsable. »
- Mélanie Poirier
Si Mélanie vous embarque sur le pouce, c'est avec enthousiasme qu'elle vous parlera de la gestion des matières résiduelles, des projets d'ensablement, des particularités écologiques de ce fragile territoire et des stratégies originales qui sont mises en place pour le protéger.
Par exemple, le Comité ZIP a vu à la rationalisation d'un certain nombre d'accès — petits chemins coupant à travers les dunes — aux plans d'eau intérieurs, un facteur important dans la détérioration du milieu naturel des Îles. Les dunes sont en meilleure santé et peuvent mieux résister à l'érosion éolienne et à l'assaut de la mer. En favorisant une utilisation plus responsable des espaces, le comité et ses partenaires ont permis de restaurer et de réhabiliter des lieux importants pour préserver nos ressources et protéger les usages liés au milieu côtier et marin des Îles.