Quand l'hiver s'éloigne, le temps s'éclaircie. L'air frais du large apporte une euphorie sur les côtes : les hommes de mer finissent de préparer leur gréement. Les derniers bateaux de pêche et les cages se promènent dans le chemin. Bientôt, ce sera la mise à l'eau. Comme on se met dans l'ambiance des Fêtes, je vous propose de vous mettre avec moi dans l'ambiance des pêches aux Îles de la Madeleine !
Aux Îles, c'est très probable de trouver un travailleur de la mer dans la parenté. Chez nous, c'est mon beau-frère. Il est capitaine de bateau. Il pêche le homard depuis toujours. Comme beaucoup d'autres garçons, il a abandonné ses études vers l'âge de 14 ans pour apprendre le métier de pêcheur aux côtés de son père. Non pas parce qu'il n'avait pas d'avenir prometteur sur les bancs d'école (je vous met au défi de le battre en calcul mental !) mais parce que, tout comme son père avant lui, la mer l'appelait. Le plus beau métier du monde comme ils disent... à condition qu'il fasse beau, sinon c'est salaud pas mal.
On entend souvent que chaque famille madelinienne possède aussi au moins un musicien. Ceux que je connaissent ne prétendent pas savoir jouer de la musique mais disent plutôt qu'ils grattent la guitare, qu'ils se font aller l'archet ou qu'ils chantounnent à leurs heures. Moi, je connais quelques accords de guitare et je m'amuse sur les flûtes irlandaises mais ce que j'aime le plus, c'est trouver des parties dans des chansons qui n'en n'ont pas. C'est un défi que j'aime relever. Et comme beaucoup de Madelinots, je ne lis pas la musique. J'ai appris à l'oreille. Ne me demandez pas si je suis alto ou soprano. En haut ou en bas, pas de soin ; moi, je fais la partie !
Depuis que je me souviens, souvent sans m'en rendre compte, j'entends des mélodies de gens d'ici sans vraiment les écouter. Je connais plusieurs chansons par cœur sans n'avoir jamais porté attention aux paroles. Ces histoires racontées en musique relatent bien souvent des histoires de famille, de nos ancêtres, des tragédies, mais aussi la joie de vivre et la résilience des travailleurs de la mer.
Dans quelques jours ce sera la mise à l'eau des cages. La pêche au homard débutera, signe incontestable que le printemps est là, malgré la chaleur qui tarde à arriver. La radio locale nous pousse de plus en plus régulièrement des airs du large, des chansons de pêche. Comme pour qu'on se mette dedans.
Mes meilleures chansons ne se trouvent pas facilement sur les plateformes musicales. Les Madelinots reconnaîtront plusieurs d'entre elles. Pour les autres, il faudra venir jusqu'aux Îles pour avoir la chance d'entendre des titres comme :
1. Le Mario IV (Bertrand Déraspe)
2. Mon oncle Willie (Suroît)
3. Pêcher aux Îles de la Madeleine (multi-interpètes)
Et en bonus, voici quelques pièces plus récentes, des Îles et d'ailleurs en Acadie qui vous feront certainement taper du pied ! Alors, mes amis, embrassons la tradition musicale acadienne et le printemps insulaire ! Laissons notre orgueil de côté et chantons tous en chœur ! Je vais m'occuper de trouver la partie.