Parfois, je me demande d'où vient la lumière. On me répond : des explosions de gaz et d'autres composantes à la surface du soleil. Quelle réponse ennuyante ! À bien y réfléchir, l'explication scientifique n'est jamais assez.
Comment accepter qu'une chose si magique, un rayon de la fin d'après-midi, le lever du jour, la tombée de la nuit ne soient en réalité qu'un faisceau d'ondes produites par des réactions en chaîne ? Pour certains, ça peut paraître fascinant. Pour moi, il manque quelque chose. Quelque chose comme des coups de pinceau, une émotion paisible, une énergie positive.
On dirait parfois une toile impressionniste. Les nuages se déploient en lambeaux ou en coteaux, en longs fils ou en masse compacte. Le soir, la fin du jour peint ses couleurs chaudes sur le canevas bleu au-dessus de nos têtes. Le matin, je me réveille et je pousse le rideau pour voir le soleil se refléter sur la neige ou la mer, m'éblouir.
Ma luminosité préférée reste la fin de l'après-midi, où la journée commence à décliner, mais que le soleil est encore assez haut dans le ciel. Les rayons s'infiltrent par la fenêtre de ma chambre qui donne au nord et confèrent une atmosphère paisible au lieu.
Sous ce même ciel, il y a quelques mois, je suis partie vivre à Rimouski pour mes études. Quand je suis revenue en décembre, pour passer le temps des Fêtes avec ma famille, il m'a semblé que tout était différent. Plus lumineux. Plus brillant. J'ai réalisé que la lumière se reflète sur la neige, sur l'eau, rendant les couleurs plus vives, donnant l'impression de vivre dans un environnement surréel.
Je me rappelle plein de moments où je me suis sentie transportée par la nature, les paysages. Oui, c'est beau ici, mais ce n'est pas tout. La lumière est derrière tout ça.
Je me rappelle plein de moments où j'ai été aveuglée par la lumière, en hiver ou en été, à tous les temps de l'année. Où je me suis maudite d'avoir oublié mes lunettes de soleil.
Si je partais aujourd'hui, je laisserais quelque chose de spécial derrière moi : de l'imagination pour me dire que la lumière, c'est plus que des ondes. C'est la vie, un vecteur de sentiment, par lequel toutes les choses s'ouvrent, poussent, grandissent.