Tout cet espace pour être seule. Seule avec le vent. Seule avec les vagues. Seule avec le sable. Seule avec le paysage. Paysage brut, particulier, constitué de merveilles et de secrets. Je me tiens là. La mer et le vent fusionnent à l'horizon comme des amis qui se tiennent par la main ou des ennemis qui s'affrontent.
Il y a ces jours où c'est calme, la mer fait une sieste et le vent la caresse doucement. Et il y a ces jours, où nous ne sommes qu'un petit bout de terre.
Dans cet espace, se crée un dialogue. Lent, silencieux. L'autour m'écoute, l'air salin charrie mon propos. L'île et moi, nous sommes seules ensemble. Nous sommes l'ancrage au milieu de la mer. Nous jouons du vent pour créer une mélodie unique, qui n'existe qu'ici, qui nous accueille.
Je suis la paire d'yeux qui fouille les recoins, les sentiers sinueux qui me guident d'île en île, sur le bord de caps, la ligne entre le sol et le vide, ce sol sous mes pas.
Je suis la paire d'yeux, seul témoin présent jour après jour de l'environnement qui m'entoure : l'immensité du ciel, les crevasses et surtout ce vent qui apporte le goût de l'extérieur sur mes lèvres. Ce vent qui semble veiller sur moi en m'enveloppant ou en m'arrachant à la terre pour m'amener prendre racine ailleurs, en sachant qu'il me ramènera toujours ici.
Les Îles sont toujours là, malgré les changements, les évolutions. Un havre dans lequel je peux me réfugier, une amie qui est là pour me tendre la main. C'est pour ces raisons que j'aime les Îles, ma maison.