Voyager de façon responsable et durable

Trouver sa vague

Vague

J'aime regarder la mer danser. Je me surprends souvent à essayer de garder la forme des vagues au fond de ma mémoire. Elles apparaissent de nulle part et se noient si rapidement les unes dans les autres que vite l'attention se dirige vers une autre, et une autre, et encore une sans que je puisse garder le souvenir clair d'une seule vague. Je sais qu'elle apparaîtra près du haut fond. Je sais qu'elle sera plus forte par jour de vent. Je sais que sa lèvre finira par embrasser le sable ou s'écraser sur le cap, mais il m'est impossible de décrire une vague en particulier : de comment elle est née jusqu'au moment où elle se redépose dans l'eau. C'est peut être pourquoi on parle rarement des vagues au singulier.  

J'imagine que les vagues sont faites pour être appréciées ensemble, comme un tout.  Mes préférées, ce sont celles qui poussent le sel jusqu'à mes lèvres. Celles qui viennent avec les tempêtes. Elles forment un tapis d'écume sur la mer : un bain tourbillon pour les yeux. Ce sont peut-être des petites vagues qui coulent sur mes joues.

Vague

Tout ce que j'arrive à retenir, ce sont les moments qu'elles me font vivre

Je me souviens de celle qui t'a arrosé de la tête aux pieds. Je me souviens de celle qui fait un bruit énorme lorsqu'elle s'écrase, mais qui est si petite à la fois. Je me souviens de celle qui m'a fait faire une pirouette et avaler à peu près 1L d'eau salée. Je me souviens de celle qui nous avait fait chavirer. Je me souviens de celle qui m'a fait perdre l'équilibre sur le pont du traversier. Je me souviens de celle qui a passé par-dessus le quai.

Je me souviens surtout de toutes celles que tu as regardées pour essayer de prouver que j'avais tord. Particulièrement cette vague qui ne savait pas où aller et qui essayait de trouver son équilibre. Cette vague que tu as sans doute oubliée. J'imagine que les vagues sont faites pour être appréciées ensemble, toi et moi.

Par Alissa Brunetti

Alissa est tombée par hasard sur les Îles de la Madeleine et n'en est jamais vraiment revenue. Elle a les cheveux pleins de sel, le coeur dans le vent et est fière d'appeler ces petites bouées au beau milieu du Golfe sa nouvelle terre d'adoption.

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