Avec des amies, l'autre jour au café.
-Vous êtes sûres les filles, on a des habitudes différentes d'ailleurs ? Fallait voir leurs petites faces. Après discussion, voici un échantillon de nos habitudes de vie.
Deux chars arrêtés dans le chemin avec les conducteurs en grande discussion. À l'ère du cellulaire. N'ayez crainte, on fait pas ça sur la 199 -la route principale - mais plutôt sur les routes secondaires et tertiaires. Une chose à observer si vous arrivez sur les lieux un peu pressé : si c'est juste une petite conversation, les conducteurs s'arrêtent au beau milieu du chemin. Si c'est plus long, ils stationnent sur le bas-côté. Et vous avez l'espace pour passer juste au milieu. À tout coup quand je vois ça, le temps s'arrête...
Demander le nom du père et de la mère est naturel et fait partie des moeurs sur l'archipel. L'information permet de placer la personne, identifier sa famille... la place d'où il vient. À noter que la question « es-tu des Îles ?» est la variante actualisée de «à qui c'que t'es une fille» pour les gens «de l'extérieur». Mais il arrive souvent qu'elle soit posée par erreur aux Madelinots aussi. «A qui c'que t'es l'mousse», est la version masculine de cette question.
Sur la route, on salue ! Signe de tête, un doigt, deux doigts...Si vous ne le faites pas, tôt ou tard on vous demande pourquoi. Une amie a téléphoné un jour à quelqu'un pour s'excuser de ne pas l'avoir reconnu à temps.
Une conversation entre deux dames âgées entendue au magasin.
- Tu restes encore dans ta maison ?
- Oui.
- Toute seule ?
- Oui.
- T'es bonne.
- Après la mort de mon mari, j'ai demandé une chose aux enfants, c'est de changer la poignée de la porte d'entrée.
- Elle était brisée?
- Non. Elle barrait pas... Pis elle avait jamais barré non plus.
C'est une habitude qui se perd un peu de nos jours, mais pour plusieurs qui demeure encore bien ancrée.
Certaines personnes en guise d'au revoir vont dire « venez faire un tour! ». Des fois je me dis que si tout le monde à qui j'ai dit «viens faire un tour» arrivent tous en même temps je vais devoir barrer ma porte. Ha!
Faire l'épicerie serait plus long ici qu'ailleurs parce que l'on jase. Une amie qui vit ici depuis quelques années me confie que la première fois où on a engagé la conversation avec elle à l'épicerie, elle a eu le sentiment d'être intégrée.
Tenir la porte bien serrée en s'assurant que le suivant la tient aussi. Ce geste habituel et banal chez les Madelinots est perçu comme de la galanterie au premier coup d'oeil. Politesse nécessaire ... au pays du vent!
Et vous, quelles habitudes remarquez-vous ?