L'Île Boudreau - l'île du beau. En fait, c'est une presqu'île : une semi-détachée à Grande-Entrée, un petit paradis caché. C'est aussi une des plus belles randonnées, on passe par toutes les facettes naturelles des Îles de la Madeleine : départ à la plage de sable, puis la plage de galets. Passage par les dunes, exploration des caps, montée en forêt et conclusion avec une vue sur les falaises. On y vit les meilleurs moments, peu importe la température.
Par jour de vent, la mer veut sortir de son lit. On s'y fait arroser par les plus beaux et gros ressacs (ces grandes vagues qui se fracassent sur les caps). On entend les cailloux rouler dans la mer : douce mélodie naturelle. Les étendues d'herbe sont parfaites pour se faire éventer au soleil, surtout quand on se couche entrelacés. Il ne faut cependant pas avoir peur de se faire fouetter par le sable sur la plage en passant, mais ça en vaut la peine : pas de problème.
Par jour de pluie, c'est impossible de marcher sans laisser derrière soi quelques escargots écrabouillés. Ils sont partout, mais de très bonne compagnie promis. La forêt sent bon : les conifères sortent leur parfum. La brume nous donne une impression d'Irlande : complètement dépaysé. Quand il ne fait pas beau, ça permet aussi d'avoir Boudreau juste à soi : ça n'a pas de prix (ça, c'est si on ne compte pas la compagnie de la dizaine d'Inukshuks sur la butte).
Par jour de beau temps, c'est l'endroit idéal pour pique-niquer. Une nappe et un lunch ou simplement le restant de patates froides du déjeuner. Ramassez vos déchets, et tout ira bien. Boudreau prend des couleurs sous le soleil, elle est pleine de jaune, de rouge, de bleu et de vert. Même nos visages deviennent rouges : soit par l'émotion, soit par les coups de soleil. Vous êtes avertis. On y trouve aussi des petits trésors : framboises, églantiers, genévrier, poivre de dune, persil de mer et roches-galets de toutes formes. C'est parfait pour tous les apprentis aventuriers.
Sur l'Île Boudreau, le temps s'arrête. On n'a jamais idée du temps qu'on peut y passer. Une heure paraît minute, une minute paraît heure. Je vous demande qu'une seule chose : respectez les sentiers. La presqu'île est fragile. Elle s'effondre un peu plus à chaque année, et j'aimerais bien pouvoir la visiter encore quelques étés.